L’Hôpital communautaire de Cornwall avise la population que les temps d’attente au Service d’urgence sont supérieurs à la normale, sur fond d’augmentation des volumes de patients, de pénuries de personnel et d’un manque de lits à l’échelle de la province.
Le 8 juillet 2022 – Les mois de mai et de juin ont été ceux où le nombre de visites au Service d’urgence (SU) de l’Hôpital communautaire de Cornwall (HCC) a été le plus élevé depuis cinq ans, au moment même où l’hôpital est confronté à une pénurie de personnel de soins de santé et d’urgentologues ainsi qu’à un manque de lits en raison du nombre croissant de patients ANS en séjour de longue durée.
Par conséquent, les patientes et les patients au SU attendent davantage avant leur évaluation et leur admission, tandis que le personnel subit des mauvais traitements accrus de la part des patients et des membres des familles qui sont frustrés.
Cela ne se produit pas uniquement à Cornwall, l’Association des hôpitaux de l’Ontario (OHA) indiquant que les hôpitaux de toute la province sont aux prises avec des pressions qui s’aggravent par rapport au nombre de patients ANS et au manque de personnel. Les temps d’attente et de déchargement des ambulances dans la province sont ainsi parmi les plus élevés depuis plus de 10 ans.
La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions profondes sur les ressources humaines en santé. Bien des travailleuses et travailleurs de la santé ont changé de secteur au sein du système de soins de santé ou ont abandonné le domaine. Les plus petites collectivités comme Cornwall doivent donc faire face à une grave pénurie de médecins.
À Cornwall, ces pressions ont été exacerbées par la fermeture récente de la clinique médicale McConnell, forçant ainsi bien des gens à se rendre au SU.
« Nous savons que les temps d’attente au SU sont longs, mais nous nous attendons à ce que notre personnel et les médecins qui travaillent d’arrache-pied soient traités de façon respectueuse, insiste la présidente et directrice générale de l’HCC, Jeanette Despatie. L’Hôpital fait tout son possible et emploie des moyens innovateurs pour minimiser les répercussions des pressions sur notre système de soins de santé et pour que les patients puissent obtenir les soins exceptionnels auquel notre hôpital les a habitués. »
Contrairement à ce qui se produit dans une clinique sans rendez-vous, rappelle l’HCC, lorsque les gens se présentent au SU, le personnel procède à un triage pour déterminer qui doit être vu en premier.
« Cela signifie que les patients sont vus selon la gravité des symptômes et non l’ordre d’inscription, ajoute Despatie. Nous comprenons la frustration des gens qui ont dû attendre longtemps pour obtenir des soins. Cependant, il s’agit de la pratique normale dans les hôpitaux puisque cela permet de s’occuper d’abord des cas exigeant des interventions nécessaires à la survie et constituant une urgence majeure. C’est aussi la raison pour laquelle les temps d’attente au Service d’urgence fluctuent constamment. »
L’HCC se fait rassurant : son équipe du SU fait tout en son pouvoir pour éviter de réduire les heures d’ouverture ou de fermer les portes comme certains services des urgences ontariens ont dû le faire et pour que toute personne s’y présentant soit vue par un médecin, selon l’urgence des symptômes. « Mais soyez prêts à attendre et de grâce, soyez bienveillant envers le personnel », ajoute Despatie.
L’HCC rappelle aussi aux gens que même si certaines restrictions associées à la pandémie ont été allégées, le port du masque demeure obligatoire en tout temps dans l’hôpital, même en se rendant au chevet des proches. La raison : l’hôpital est unique par rapport aux autres milieux communautaires puisqu’on y soigne des personnes vulnérables et que bien des chambres et des salles d’attente sont des espaces partagés avec des gens qui sont malades ou en rétablissement.
« La COVID est toujours présente dans notre communauté et puisque le nombre de cas commence à augmenter encore une fois, il faut faire attention pour éviter d’avoir à interdire les visites une fois de plus », conclut Despatie.