Pour certains, il est facile de décider de la voie à suivre dans la vie. Pour d’autres, c’est un moment marquant de la vie qui entraîne une prise de conscience déterminante, et c’est ce qui est arrivé à Dwayne De Rosario. Pour l’adolescent qui vivait à Scarborough au milieu des années 1990, et qui a frôlé la mort après s’être fait tirer dans l’œil avec un pistolet rempli de terre et de clous – comme on peut le lire dans sa nouvelle autobiographie, DeRo: My Life (aux éditions ECW), cosigné par Brendan Dunlop – la décision a été claire. « Tous les signes m’envoyaient vers l’autodestruction, dit-il aujourd’hui. Pour rester sur le droit chemin, j’ai dû rester vraiment concentré sur ma carrière. »
À cet âge, le jeune Dwayne était un joueur de soccer prometteur qui participait à des tournois et des essais en Europe et en Amérique du Nord et du Sud. Il était également attiré par la vie de la rue, où il vendait de la drogue. Comme il l’a écrit, « le plus difficile a été de m’entraîner tout seul alors que je voyais des gens dans mon secteur gagner pas mal d’argent. Je ne voyais pas les conséquences de leurs activités, seulement leurs gains financiers. »
Après avoir repris la maîtrise de sa vie, Dwayne De Rosario est devenu une star de la MLS (Major League Soccer). Au cours de ses 14 années dans la ligue, il a remporté quatre titres avec deux équipes différentes et a participé sept fois au match des Étoiles de la MLS. Il a également été capitaine de l’équipe nationale masculine canadienne et en est devenu le meilleur buteur de tous les temps. En 2020, lorsqu’il a reçu l’Ordre de l’Ontario, on a dit de lui que « sa grandeur s’étend bien au-delà du domaine du soccer professionnel ». Aujourd’hui, il utilise son expérience et sa sagesse pour aider les jeunes à réussir.
La Fondation DeRo offre un programme parascolaire à Scarborough. L’organisme administre également des camps dans les Caraïbes, notamment en Guyane, d’où les parents de M. De Rosario ont émigré en 1973. La Fondation, explique-t-il, offre « un espace sécurisant aux enfants de quartiers défavorisés en utilisant le soccer pour enseigner la santé et le bien-être, la gestion des finances personnelles, l’importance de la communauté, l’esprit d’équipe et la bonne citoyenneté ».
Dwayne De Rosario dirige également l’académie DeRo TFC à l’intention des amateurs de soccer, qui fournit des ressources de classe « ligue majeure » pour soutenir les joueurs et entraîneurs en devenir.
- De Rosario a joué deux fois pour le Toronto FC, et depuis sa retraite, il est devenu un ambassadeur du club. Il estime que le sport favorise l’inclusion. « Le sport abat les frontières et ouvre les portes, permettant d’en savoir davantage sur différentes cultures, affirme-t-il. Je crois sincèrement que le sport rallie la collectivité. »
L’inclusion est un enjeux qui lui tient personnellement à cœur. Il a fait l’objet de racisme au cours de sa carrière, de la part de partisans du sport et même de coéquipiers en Allemagne, à la fin des années 1990, puis dans certaines régions des États-Unis. Avant la finale de la coupe de la MLS de 2001 à Columbus, en Ohio, un rassemblement du Ku Klux Klan l’a obligé à s’isoler dans sa chambre d’hôtel.
Aujourd’hui, il indique qu’il existe encore « un certain racisme discret au Canada et en Ontario, p. ex., une inégalité des chances pour les gens de races différentes. Je pense qu’il y a encore beaucoup de travail à accomplir, et il faut beaucoup plus faire confiance, et mériter la confiance. Lorsque nous en serons là, le monde – et le sport – s’en porteront bien mieux. »
Alors que les grands amphithéâtres de sport, comme le BMO Field du Toronto FC, rouvrent leurs portes et que le Canada se prépare à accueillir la planète pour la Coupe du monde de 2026, la réalité des valeurs des Canadiens sera mise à l’épreuve. En tant que pays au beau milieu d’un moment marquant qui entraînera une prise de conscience déterminante, la voie à suivre est claire. Comme le montre la vie de Dwayne De Rosario, le parcours vers le droit chemin commence par la volonté de cheminer.
— L’honorable Elizabeth Dowdeswell, lieutenante-gouverneure de l’Ontario
Un des grands privilèges de la lieutenante-gouverneure, c’est de pouvoir honorer des Ontariens et des Ontariennes de toutes les origines et de tous les coins de la province. L’Ontario célèbre et récompense formellement et publiquement l’excellence, les réalisations et les contributions de personnes modèles de tous les horizons. Ce faisant, il renforce le tissu communautaire et façonne les aspirations des Ontariens et des Ontariennes. En apprendre davantage : https://www.ontario.ca/fr/page/distinctions-et-prix